max&eryn ☆ me again

me again

 

C'est étrange comme la vie peut nous surprendre. Parfois, c'est dans le mauvais sens. Parfois, c'est dans le bon sens et parfois, on ne sait pas .. Je crois que l'annonce de mon père est un mélange de tout cela, je pensais ne jamais le revoir. Je pensais continuer à faire ma vie en me demandant qui il était ? Qui il aurait pu être ? Et où il est .. Mais bon, il avait fallu que monsieur apparaisse comme par magie, des excuses sur papier, des papiers d'examens à remplir et en option de la famille. J'avais grandie dans une famille de deux, maman et moi. Et aujourd'hui, j'apprenais que j'avais des frères et soeurs. Est-ce que je me demandais comment aurait été ma vie avec lui ? Avec eux ? Bien entendu, j'étais curieuse de les rencontrer, curieuse d'avoir enfin les réponses à mes questions, mais également dessus. Perdu dans mes pensées, allongée sur mon lit, j'avais envie de me vider la tête. J'avais d'abord pris mes baguettes avant de m'arrêter à quelques pas de ma batterie, pensant à mon voisin. Je me surprenais à penser à lui sans trop comprendre pourquoi. La dernière fois, notre soirée c'était terminé brutalement, une jeune demoiselle vexée avait débarqué et ils avaient disparu. Je décidais d'aller le voir pour être certaine que ma musique n'allait pas le déranger et que tout allait bien. J'avais eu l'impression que c'était ma présence qui avait gêné la demoiselle mais peut-être qu'elle avait eu un autre soucis durant la soirée .. J'avais glissé mes baguettes dans la poche arrière de mon jean avant de jeter un coup d'oeil dans le miroir. On ne peut pas dire que j'étais sur mon trente-et-un mais c'était présentable, assez simple comme souvent. Un coup de main pour nouer mes cheveux, je pouvais quitter l'appartement pour aller frapper contre la porte de mon cher voisin espérant ne pas le réveiller. Et ne pas me faire râler dessus, même si quoiqu'il en soit, ce genre de réveil serait probablement moins dérangeant, enfin je suppose. L'avantage de la surdité, c'est que quand on dort, on dort.

La vie ne tient pas à grand-chose, une rencontre fortuite, une voisine bruyante qui possède un groupe de musique et qui s’avère être sourde. Maxance, il s’est montré furieux, sous son mauvais jour après un réveil de trop et c’est ainsi qu’il avait parlé pour la première fois avec Eryn et puis sa petite sœur l’avait trainé dans un concert, celui d’Eryn et voilà où ils en sont désormais. C’est toujours un peu gênant quand ils se rencontrent, Max ne sait jamais comment ça va se finir. Pour une fois, il ne se retrouve pas avec une garde dans les pattes, la fatigue ne pointe pas son bout de son nez et il passe une bonne partie de sa journée à jouer avec son chien. C’est le seul compagnon qui l’a connu dans tous ses états d’âme, le seul à être resté à part sa famille. Ça lui fait un bien d’avoir un peu de compagnie, une présence humaine qui ne lui rappelle pas chaque jour tout ce qu’il a foutu en l’air, tous ce qu’il a perdu. Il n’aime pas trop ressasser le passé mais ça ne cesse de lui revenir en tête, comme des flashs dont il est incapable de se défaire.
Toc toc toc, trois coups frappés à sa porte qui le sortent sa rêverie. Il se lève de son parquet, un sweat gris à capuche sur le dos, Max se dirige vers l’entrée et sans prendre le temps de jeter un coup d’œil dans l’œillet, il ouvre ladite porte pour se retrouver nez à nez avec Eryn. C’est drôle, c’est la première fois qu’elle vient toquer chez lui, habituellement c’est Max qui tambourine comme une dingue chez les filles pour leur hurler de stopper leur musique ou au moins de diminuer le volume sonore. « Salut ! Je peux t’aider ? » La dernière fois qu’ils se sont vus, Max avait été trainé de force par sa petite sœur en dehors du bar dans lequel ils avaient commencé à apprendre à se connaître. Ça l’avait gêné que sa sœur l’affiche de la sorte, mais on ne peut pas lutter contre Queen B. « Désolé d’être parti si précipitamment l’autre soir… Ma sœur… »

me again

 

J'étais consciente que toquer contre sa porte ou ne pas répondre à un simple "Entrée" pourrait le mettre en colère, le faire râler mais j'espérais que ce genre de réveil serait mieux accueilli qu'un réveil en musique. En quittant mon appartement, je réalisais que c'était la première fois que je me demandais si j'allais réveiller quelqu'un, en temps normal, j'aurais probablement jouer sans me poser de question, nous sommes en pleine semaine, il est presque midi. C'était une heure raisonnable pour se lever. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si j'allais le réveiller ou pas. Les filles étaient déjà loin, sans trop que je sache où. Et je suis bien consciente que la meilleure solution serait de ne pas jouer tout de suite, d'attendre encore un peu mais j'en ai besoin. J'ai besoin de m'exprimer, besoin d'arrêter de me poser des questions sur cette famille dont je ne sais rien. J'aimerais comprendre pourquoi tout cela me perturbe autant. J'avais eu une enfance heureuse avec ma mère, compliqué mais heureuse.. La porte de l'appartement du jeune homme s'était ouverte assez rapidement et il avait l'air plus coiffé que la dernière fois, surement le signe que je ne l'avais pas réveiller. Je lui souriais simplement avant de prendre la parole tout en signant en même temps. Cela pouvait paraitre étrange mais c'était plus facile ainsi. « Salut ! J'allais jouer mais je voulais être certaine de ne pas te retrouver en train de crier sur ma pauvre porte » Je lui souriais tout naturellement. Maintenant que je savais qu'il n'était pas juste notre emmerdeur de voisin et qu'il avait ses raisons de ne pas être content, lui demander son avis ne me semblait pas aussi stupide que cela. Ma musique était mon défouloir, ma passion et je ne voudrais pour rien au monde l'imposé à qui que ce soit. En lui imposant injustement, j'avais le sentiment d'abuser de ma surdité comme si c'était un passe-droit parce que forcément, il allait être plus conciliant, enfin je suppose. Je ne veux pas de ça, je ne veux pas être une fille différente, une fille dont on a pitié. « A un sacré pouvoir de persuasion sur son frangin. » Est-ce que je me moquais de lui ? Oui, mais gentillement. « J'espère que ce n'était rien de grave»

Max est étonné de voir Eryn sur le pas de sa porte, habituellement les rôles sont inversés, c’est lui le voisin grognon, celui qui tambourine comme un fou pour réclamer un peu de quiétude. Et c’est pour cette même raison qu’elle est présente, elle allait jouer mais désirer s’assurer de ne pas se retrouver avec les foudres de Maxance à sa porte. C’est la première fois qu’on s’intéresse de la sorte à lui, c’est la première membre du groupe à venir toquer pour s’assure qu’elle ne dérange pas. Pourtant, Eryn serait celle à qui on pourrait le moins en vouloir à ce sujet, c’est peut-être pour ça qu’elle y prête attention, justement, pour ne pas se servir du handicap comme une excuse. « Merci j’apprécie, mais je dormais pas, je dormais déjà plus pour être correct. » Il passe ses mains dans ses cheveux toujours emmêlés, bien qu’ils soient dans un meilleur état que d’habitude. Eryn se moque de l’impact, le pouvoir même, de la petite sœur pour l’avoir sorti si rapidement de la soirée. « Oh pas que sur moi, c’est la plus jeune alors… Je sais pas trop si c’est rassurant ou non. » C’est un peu la reine des abeilles et tout le monde semble aimer graviter autour d’elle. Ils se font tous attraper, Maxance n’en fait pas exception. « Il n’y avait rien de grave rassures-toi, elle voulait juste rentrer. Et disons que… l’explicite chez nous ça passe plus par les gestes qu’autre chose. » Ils sont sanguins les Saltarelli, impulsif et pas très ouverts quand il s’agit d’exprimer leurs sentiments autrement qu’en gueulant. « En tout cas, tu peux jouer sans problème, je ne viendrai pas me plaindre. C’est promis. Ou tu voulais autre chose ? Maintenant que t’es là … » Il aurait pu juste dire qu’elle ne gênait pas et lui fermer la porte au nez, retourner à ses occupations avec son chien, mais non, il fait durer le temps, comme pour rattraper quelque chose de perdu. La soirée inachevée du concert peut-être. « Mais bon, je dois t’avouer je suis pas seul. » Il fait une courte pause. « Je suis accompagné de mon chien aujourd’hui. »

me again

 

Il n'en a pas conscience mais en réalité, je trouve cela mignon de voir l'importance de sa soeur dans sa vie. La facilité avec laquel elle fait ce qu'elle veut de lui, c'est son bébé, sa prunelle et ça se voit. Et d'après ce qu'il me dit, ce n'est pas juste son bébé mais celui de la famille. Ca me renvoi à mes propres questions et à un aveu. Enfin ce n'est pas comme-ci c'était un secret, bien au contraire. En vérité il savait le secret, j'avais un frère. Enfin une partie du secret, puisque j'ignore si j'ai d'autres frères et soeurs ou pas. Mais nous étions deux à avoir le sang de cet homme dans nos veines c'était déjà ça. « Je ne pourrais pas te dire .. j'ai eu une enfance de fille unique » Je haussais les épaules. Je ne pouvais me retenir de me demander si mon frère aurait été comme cela avec moi si nous avions grandis ensemble ? Est-ce que j'aurais été le bébé de la famille ? Ou est-ce qu'au contraire, je suis dans les ainées ? Tant de questions dont je ne trouve pas les réponses. Tant de réponses qui me hantent et qui me font hésiter à aller le voir, lui, le géniteur. Mais est-ce que j'ai la force de l'affronter ? « Oh donc le côté râleur, c'est de famille .. Les repas doivent être intéressant » Je me moquais mais gentillement, je n'oserai jamais m'attaquer à sa famille, j’espérais que même si nous nous connaissions depuis peu de temps, il le comprendrait. Puis il me demandais si j'avais besoin d'autre chose, j'aurais pu simplement dire non et repartir faire ce que je voulais faire depuis que ma tête s'était mise en marche mais au lieu de cela, je m'étais tu quelques instants avant qu'il ne me dise qu'il n'était pas seule et qu'un sentiment de gêne m'envahisse. Je regardais un instant mes pieds et alors que j'allais lui annoncer que je partais, il m'avait parlé de son chien. Lui offrant une mine moqueuse et un coup dans l'épaule j'avais repris. « Rassure moi, ta conquête est sourde parce que sinon ce n'est pas très sympa de parler d'elle .. ou de lui ? Comme ça. »

Maxance savait comment la faire réagir, depuis qu’Eryn lui avait avoué être mal à l’aise lorsqu’elle le croisait dans l’ascenseur accompagné par une nouvelle fille à chaque fois. Max s’était défendu qu’il ne mentait pas, jamais, que les filles savent dans quoi elles s’engagent, enfin surtout dans quoi elles ne s’engagent pas, c’est-à-dire une relation sérieuse qui dépassera le stade du simple coup d’un soir. Maxance a toujours été séducteur mais ce n’est pas la vie qu’il s’imaginait mener sur du long terme. La conquête du jour, c’est plutôt son compagnon d’infortune depuis deux ans. « Oh tu sais, il a des poils plein les oreilles alors je suis pas certain qu’il entende grand-chose et il n’est plus tout jeune. » Ce n’est pas non plus une vieille carne, on peut dire qu’il est dans l’âge adulte du chien, il a fait une bonne moitié de son existence. Quand on parle du loup, le chien s’avance pour se frotter à ses pieds avant de se diriger vers Eryn. « Ca doit bien faire cinq ou six ans qu’on se connait lui et moi. » Déjà, que le temps passe vite, Max regarde l’animal se faufiler entre les jambes de sa voisine dans la plus grande des maladresses. Il l’avait toujours été et Max ne cessait de moquer de son côté peu adroit, maintenant c’est son quotidien. « Il est beaucoup plus cool que moi au premier à bord mais il est tout aussi ronchon que moi quand il est question de ses croquettes. » On peut dire qu’il s’est bien adapté à son maître au final ou bien le maître. « Je crois qu’il t’aime bien. » Max en vient à cette conclusion puisque celui qu’on nomme le meilleur ami de l’homme et celui qui devrait être le meilleur ami de Max par extension semble beaucoup plus intéressée par sa voisine que pat lui-même. « Il n’est pas très sociable normalement. »

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Je riais légèrement à sa remarque peu flatteuse même pour parler d'un animal. Mais l'avantage avec eux, c'est qu'ils sont pas rancunier, mais pas sensible à l'humour non plus. En faite, ils ont certaines formes de stupidité mais je dois avouer que bien souvent l'envie leur façon de voir le monde. Je lui souriais avant de me baisser vers l'animal à mes pieds lui offrant quelques caresses. J'avais toujours aimé les animaux, surtout les chiens, j'avais d'ailleurs fini par en adopter un. « C'est sur qu'il aboit moins bien que toi » Je me moquais de lui, amicalement. Plus j'apprenais à connaitre Max et plus je me disais que dans d'autres circonstances nous aurions pu être amis. Mais pour cela, il aurait fallu que je ne le reveille pas des centaines de fois à coup de baguettes. « En même temps, cite moi une personne pour qui la nourriture n'est pas un sujet délicat ? » La nourriture c'était la base de la vie pour n'importe quel animal. C'est l'un des besoins les plus vitaux que nous avons et je dois avouer que comme le chien de mon voisin, la nourriture passerait toujours avant tout. Et j'avais tendance à râler quand j'étais en manque. Et ce malgré mon incompétence en cuisine, c'était l'un des avantages de vivre en colocation. Il y avait toujours l'une des filles qui avaient pitié de ma médiocrité. « Et mon nouvel ami, il a un prénom ? » Je lui souriais tout en me relevant, dépoussiérant rapidement mon pantalon couvert de poils et de marque de poussière souvent associer aux chiens. Quelques petits désagréments souvent associé aux animaux mais c'était le prix à payer pour leur amour.