le boule qui chamboule. (loam)

les loups sont de sortie. petits merdeux qui déambulent fièrement dans les rues d'hill head. bouteille à moitié vide à la main. déjà un léger coup dans le nez. ils font du bruit. les passants matent bête. dévisagent légèrement. ils ont clairement l'air con. à danser comme des mongoles entre les réverbères. à sauter dans les flacs d'eau comme des putain d'gamins. et eux, eux ils rigolent à gorge déployée. ils crient et chantent comme si y'avait rien ni personne autour d'eux. ils défient la nuit et l'autorité parentale à c'moment même. sans se soucier des conséquences ou d'un éventuel retour de flammes. c'pas important. faut profiter de l'instant. maintenant. oh.. oh putain les gars.. y'a l'club de strip-tease. fou rire général. qui aurait cru qu'cette idée d'génie traverserait l'esprit du gosse king. qui aurait cru qu'ces clampins qui arrivaient même pas à aligner trois pas se retrouveraient devant l'club à presque deux heures du matin. ça parait insensé. j'vous jure. j'vous jure. y'a d'ces paires de culs là-dedans. les rires s'taisent d'un coup. les gosses ont les yeux émerveillés. comme si derrière les murs du club s'retrouvaient l'graal. une paire de fesses qui s'rait capable de faire gauler la lune. ils cherchent pas à débattre plus longtemps. ni même à réfléchir. on fonce tête baissée les yeux fermés. sans rien remettre en cause. sans s'soucier du couvre-feu. d'leur minorité. les faux papiers suffiront pour les laisser rentrer. préparés par une main d'maître qui blufferait n'importe qui. rapidement tout devient plus clair. les stroboscopes leur éclate les pupilles. la musique prend possession d'leur corps tout entier. certains peuvent pas s'retenir de commencer à se balancer sur l'rythme endiablé. kaz, y'a un sourire qui lui étire les lèvres. un sourire d'gamin l'matin de noël. et l'groupe se dissous en une fraction d'seconde. certains disparaissent derrière le comptoir. d'autres sont déjà les proies d'certaines danseuses. y'a plus que kaz. kaz qui reste bloqué dans l'entrée. kaz qui sait pas trop quoi faire. qui reste planté là. les yeux rivés sur l'podium au milieu d'la pièce. y'a un truc qui cloche. y'a un truc pas normal. un truc pas commun. ça l'fait froncer les sourcils. il bug. gros bug. error 404 cerveau not found. attends, c'est des mecs qui s'déhanchent là ?

@loam filipps

ce soir comme tous les soirs, tu te prépares pour ton show, coiffant tes cheveux sans trop les noyer dans le gel non plus, juste de quoi leur donner un léger mouvement. t'es encore en boxer, pas décidé sur le reste de ta tenue. t'as déjà réussi à te décider sur le sous-vêtement, c'est un bon début. tu sais pas encore si tu vas l'laisser tomber lui-aussi. ça t'arrives parfois, lors de quelques soirées, quand t'es de bonne humeur. t'as pas sorti le grand jeu ce soir. juste un boxer noir, moulant comme il le faut et bien ajusté. tu termines de t'occuper de tes cheveux, avant d'ouvrir la petite armoire de ta loge. quelque fringues qui y traînent toujours. t'as décidé de faire sobre ce soir. un pantalon noir - ajusté comme il le faut lui aussi - et une chemise blanche, le tout rehaussé d'une paire de bretelles que tu sais souvent appréciées par les clients du club. puis t'aimes bien l'air que ça te donne. c'est sexy, les bretelles.

t'observes le début du show depuis les coulisse, mâchant négligemment un chewing-gum, à défaut de pouvoir fumer. ton pied tapote du sol, tu bouges déjà un peu au rythme de la musique. t'aimes ça, ton job. aussi étonnant que ça puisse paraître, toi ça te plaît. tu craches la boule de gum dans la poubelle avant de grimper sur scène. à l'heure ou beaucoup décident d'aller se coucher, toi, tu brilles sur scène. t'as pas mis de chaussures, déjà pieds nus, laissant tes hanches basculer au rythme de la musique, tes mains aller à la découverte de ton propre corps, un sourire sur le coin des lèvres. y'a quelques visages que tu connais bien, des habitués, aux billets déjà coincés entre les doigts. tu minaudes un peu, t'amuses avec tes bretelles, avant de les laisser tomber le long de tes jambes. t'ouvres quelques boutons de ta chemise. tu sais plaire, tu sais faire monter la tension dans la pièce. ton regard se pose au loin durant quelques secondes, vers une tête que t'as jamais vue, ça t'en es certain. et c'est p'être le moment de jouer un peu. tu descends de ton podium, traversant la foule à pas feutrés. tu peux sentir des mains glisser contre ton corps, et un rire t'échappe quand ce sont tes fesses qui sont visées. tu t'approches d'ce jeune. il a l'âge légal pour être là au moins. t'en profites pour défaire le reste des boutons de ta chemise, laissant les pans de cette dernière tomber contre ton torse.

t'es un p'tit nouveau, toi. tu souffles à la hauteur du brun, un sourire sur le coin des lèvres. tu t'rapproches, sans doute trop, mais c'ton métier, ouai. le spectacle te plaît ? tu demandes en glissant tes mains contre ses épaules, laissant tes hanches venir effleurer les siennes, ton corps bouger lascivement, au rythme d'la musique bien trop forte dans la pièce. tu sais pas comment il va réagir l'gosse, mais c'est toujours ça qui est intéressant, dans le club.

incompréhension dans le regard. kaz planté sur place. dans l'entrée. il bouge pas, comprend pas. observe un moment. cinq. dix minutes. figé. complètement. il titube légèrement, s'fraie un chemin jusqu'à une table vide. carcasse lourde qui se laisse retomber sur la chaise. manque d'équilibre certain, gamin à deux doigts d'se casser la gueule. ambiance tamisée, lumières ajustées. musique qui tambourine et qui augmente l'nombre de battements du cœur. le myocarde qui part en vrille. sous pression quand il capte. quand il capte que c'est pas des nanas qui s'déhanchent. qu'c'est bien des énergumènes du même sexe que lui. la queue entre les cuisses. l'cul condamné dans des strings trop serrés. y'a un semblant d'rire dans son regard. l'impression d'être trop perché. d'avoir trop fumé. l'impression qu'tout ça, c'est juste dans sa tête. qu'c'est pas vrai. mais non. non, l'gamin il a frappé à la mauvaise porte. et il s'retrouve tout seul au milieu d'la salle. plongé dans l'noir. alors que ses potes ont disparus. ils s'sont volatilisés. kaz il les cherche d'un regard fuyant. il les cherche malgré l'manque de lumière. malgré la foule et les cris qui parviennent à ses oreilles d'façon continue. gamin tiré d'ses recherches trop rapidement. serveuse qui arrive à son niveau. bonsoir, j'vous sers quelque chose ? il bug. il bug et il sait pas quoi répondre kaz. il la dévisage même pendant un moment. puis il tilte. il réagit. c'est à lui qu'on parle ouais. sourire gené qui s'dessine sur le coin de ses lèvres. nan. nan, ça ira. j'ai déjà assez bu. et elle l'observe un moment. fronce un sourcil avant d'repartir sur ses talons aiguilles. c'est l'monde à l'envers ici. il comprend plus rien l'gosse. qu'est-ce que j'fous ici putain. question qui tourne en boucle dans sa tête. et pourtant il peut pas s'empêcher d'juger les gars qui se déhanchent sur le podium. il peut pas s'empêcher d'les regarder. regarder c'qu'ils font. comment ils font. comment c'type fait crier les foules avec une simple chemise blanche et un pantalon noir. comment ça marche. comment ça marche, tout ça. ça l'fait cogiter, kaz. sur sa chaise. alors qu'son pied frappe inconsciemment le sol au rythme de la musique. et petit à petit il s'y fait à l'ambiance. plus ou moins. jusqu'à ce que le type qui s'balancait du haut d'la scène se pointe vers lui. ça l'fait se redresser d'un coup sec. il prend une blinde à capter que tout les yeux sont rivés sur lui. fin plutôt sur l'mec qui se déhanche contre le gosse maintenant. grimace qu'il tire, l'visage qui s'déforme quand l'type se rapproche un peu trop d'lui. ouais, ouais fin.. j'ai pas frappé à la bonne porte. qu'il bégaie en plantant ses yeux sur l'corps du brun qui s'efforce à bouger ses hanches sur lui. dans d'autres situations, il l'aurait probablement déjà poussé. voir jeté au sol. l'indiscipline aurait clairement pris l'dessus. parce que c'est pas son truc. les mecs. pas du tout. et l'gamin il peut s'montrer très con sur l'sujet, parfois. j'm'attendais à une paire de fesses plus féminines et à un certain volume de poitrine mais j'crois avoir tout faux. kaz, il s'enfonce sur sa chaise. fuit du regard le corps du brun. il prierait pour s'téléporter. pour crever même. être partout ailleurs sauf ici.

t'es un petit con. tu joues avec le feu, tu t'approches des gars qui ont pas forcément l'air d'en avoir envie, mais ce serait trop simple que d'aller te frotter contre ce brun qui attend que ça, qui est limite déjà en train de se toucher en te regardant te déshabiller. t'as le goût du risque, t'es attiré par la flemme, t'as envie de te cramer la gueule. encore. toujours. ouai, t'es un peu con sur les bords, mais bon, c'est pour ça qu'on t'apprécie. enfin. en général, quoi. tu donnes au gens envie de te frapper, aussi. (souvent). y'a un gamin que t'as repéré, un peu plus loin. un gamin, il a juste l'air jeune quoi, cette gueule aux angles encore pas totalement dessinés, aux traits pourtant déjà affinés. tu fronces un peu les sourcils, te pinces les lèvres en t'approchant un peu, la musique rythmant tes pas la plupart du temps. tu laisses un sourire se dessiner sur l'coin de tes lèvres. (t'es vraiment trop con, loam).

ouais, ouais fin.. j'ai pas frappé à la bonne porte. un rire t'échappe à ses mots, tu penches un peu la tête sur la côté en laissant tout de même tes mains glisser contre ses épaules, t'appuyant un peu contre son corps. tu esquisses un sourire. c'est dur de s'tromper pourtant. tu souffles en l'observant, tes prunelles rencontrant les siennes. j'm'attendais à une paire de fesses plus féminines et à un certain volume de poitrine mais j'crois avoir tout faux. un nouveau rire t'échappe, tandis que l'gosse s'enfonce dans sa chaise. tu décides d'le laisser tranquille, un peu de répit, te redressant en laissant tes doigts remonter sous son menton, l'obligeant un court instant à relever la tête en ta direction. mon cul vaut mieux que celui qu'une quelconque nana. que tu souffles, un sourire sur le coin des lèvres. (t'es pas certain que tes chevilles passent encore la porte, à ce stade). tu termines par t'éloigner, un sourire sur le coin des lèvres, choisissant une autre victime, qui ne se fait pas prier pour t'aider à te déshabiller. ton corps vient effleurer le sien, avant que tu ne regagnes ta petite scène, te retrouvant rapidement en boxer, jouant un peu avec l'élastique de ce dernier. soupir au bord des lippes, tu termines par quitter la scène. non sans quelques billets verts déjà entre tes doigts.

tu savoures ta clope, celle que tu fumes toujours après les shows. t'enfiles une tenue confortable, qui se résume - comme toujours - à un jogging et un bonnet sur tes cheveux pleins de gels et un peu crades. un soupir t'échappe, tu rejoins la salle qui est plus que calme que tout à l'heure. t'es pas l'dernier à danser, mais y'a toujours un peu de temps pour laisser le temps au public de se remettre. tu glisses une main dans tes cheveux, t'as bien envie d'retourner lui parler, à c'gamin. tu termines par le repérer, et n'attends pas une quelconque invitation avant de poser ton cul sur la chaise libre. aller, raconte-moi tout. tu fous quoi ici si t'es pas branché mecs ? tu demandes avec un sourire de gosse sur les lèvres, venant boire une gorgée dans le verre que t'as récupéré au bar.