you spin me right round (lip)

Cover your eyes, the devil inside
@loam filipps & lip saint-clair

que l’alcool coule à flots, que les emmerdes soient oubliées, que l’amitié prime sur cette connerie qu’est l’amour. telle est la bénédiction du roi philippe ce soir. sans doute l’un de tes thèmes préférés. pas besoin de réfléchir plus loin. il s’agit juste d’une simple excuse pour sortir avec tes potes et te bourrer la gueule. pas très brillant, pas très original. et ça arrive bien trop souvent. sans doute que ça devrait t’inquiéter mais c’est bien la dernière chose à laquelle tu penses. t’inquiéter. non, toi ce soir t’es juste là pour te réveiller demain matin avec une bonne grosse gueule de bois. le genre qui t’empêche de te lever, qui te donne envie de te laisser mourir de soif sous le drap, qui te fait réaliser que l’alcool est probablement le pire ennemi du corps humain. joli planning, lip. papa serait ravi de savoir que plutôt qu’essayer de rattraper toutes tes conneries, tu préfères embarquer tes meilleurs potes dans un club de strip-tease. pas la meilleure idée pour se racheter une image dans la presse. des photos de toi, une clope au bec et les joues rouges teintées par la vodka, ça ne fera pas une très bonne pub. c’est pas ce soir que philippe saint-clair redeviendra l’héritier parfait. celui qu’attend desesperemment ton père depuis que t’es sorti. bordel tu t’en fous tellement de savoir ce que ton paternel en pense. toi, tu vis et t’es là pour benjamin. ton meilleur pote qui vient encore de se faire larguer par cloé. pour pas changer. ça doit presque arriver une fois par mois cette histoire. et toi, tu serais épuisé à sa place. t’aurais déjà foutu le camp depuis bien longtemps. t’aurais noyé ton chagrin avec une, deux, trois, quatre autres filles d’affilé. t’aurais montré à la cloé qu’elle payera le fait de te virer aussi facilement. alors tu lui répètes qu’il est con. con d’être si attaché à elle, con d’y retourner, con d’être amoureux, con d’avoir perdu ses couilles et sa dignité en chemin. triste vie celle de ton pote. alors toi, tu t’improvises ange tombé du ciel. avec ton arrogance, ton fric et ton sourire bien trop figé. tu crois au fait qu’il y ait une solution à chaque problème. un doux mélange d’alcool et de corps féminins à moitié nus sera celle de benjamin ce soir. et la tienne aussi. pour oublier, pour profiter, pour vivre. grand prince, tu payes. chacune des tournées. les billets qui disparaissent de ta veste à trois milles euros. les verres qui s’accumulent. le visage de ton meilleur pote qui s’illumine. t’es persuadé que le prénom de la garce est oublié. en tout cas sur le moment. et toi, t’es le patin en arrière plan. tu jubiles, tu joues, tu t’assures que le groupe s’amuse. tel un roi face à sa cour. tu bois sans t’arrêter. jusqu’à sentir un corps contre ta cuisse. attention attrapée. tu relèves les yeux. prêt à trouver une belle blonde qui se déhanche contre toi dans l’unique but d’avoir un pourboire plus important. et t’es d’humeur à être généreux. sauf que non, pas de belle blonde. pas de femme. un gamin à moitié nu qui vient chercher du réconfort. d’un geste violent, tu le dégages de toi. il sait pas à qui il se frotte l’autre con. t’es pas un mec assez pitoyable pour venir trouver une quelconque satisfaction dans un club de strip tease. t’es juste organisateur ce soir. tu te contentes de montrer à ton meilleur pote qu’il y a bien plus divertissant que d’être dans une relation monotone. tu vaux mieux que ça. toi tu les choisis avec goût tes conquêtes. tu étudies le profil et le potentiel de revenus. pas question de finir avec la serveuse du coin. tes standards sont beaucoup plus élevés. tes yeux qui ne le quittent pas. celui qui t’a fait l’affront de s’approcher. il ne sait pas dans quoi il s’est lancé. et tu le dénigres d’un simple regard. aussi puissant qu’intense. alors doucement et silencieusement, tu prépares doucement les représailles. parce-qu’il doit comprendre que le simple fait d’avoir osé te toucher de la sorte doit être puni. les vêtements qui s’enlèvent, les musiques qui s’enchainent, les vulgarités de tes potes toutes plus osées les unes que les autres. puis l’heure de dégager. benjamin qui lâche ses tripes à quelques pas de la table. le patron qui vous dit de partir. alors tu lui tapotes l’épaule et tu lui laisses trois billets de plus. ça suffira largement pour vous laisser revenir. c’est si facile d’obtenir ce qu’on veut avec du fric. t’appelles un taxi pour le groupe. tous bien trop torchés pour arriver à taper le numéro. misérables. pitoyables. aucune bienséance. bien loin de l’éducation si stricte qui vous a été donné dans vos quartiers chics respectifs. « tu nous suis pas ? » les syllabes difficiles à prononcer. ton meilleur pote ne tient plus debout mais il prend le temps de s’attarder sur ton absence sur la banquette arrière. « j’ai une affaire à régler. » que tu lances solennellement. lip, le businessman. lip, le mec important. lip, celui qui s’invente des affaires à régler à cinq heures du matin à hill head, ville de province. lip, tu pars à la recherche des emmerdes et tu le sais très bien. tu fais le tour du club et t’attends. tu sais pas trop si c’est une bonne idée. tu devrais rentrer. être un minimum intelligent. la cigarette entre les lèvres, tu te donnes une contenance. puis la porte de service qui s’ouvre. comme une réponse. finalement t’as bien fait de rester. juste à le voir là s’avancer vers toi sans aucun remord. « tu t’es pris pour qui ? » que tu lui dis froidement. ta voix rauque qui vient briser le silence. pas de politesse. tu veux bien lui faire comprendre qu’il a eu tort et qu’il a intérêt à l’imprimer rapidement. « ton petit spectacle ne m’intéressait pas. » que tu déclares fermement. tu veux pas qu’il se fasse des idées le petit. probablement qu’il a oublié toute notion de classe sociale à force de frotter son cul contre n’importe qui. sauf que toi t'es de la haute, lui des bas fonds. incompatibilité certaine.

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@loam filipps & lip saint-clair

aucune explication rationnelle. aucune justification valable. rien ne peut expliquer que tu décides de ne pas monter dans ce taxi. tu devrais. c’est la suite logique des choses. finir la soirée comme d’habitude. rentrer. t’effondrer sur ce lit bien trop spacieux pour un seul corps. revenir seul c’est rare mais ça arrive. et ce soir le but n’était pas de repartir accompagné. alors tu t’es juste contenté de rincer tes meilleurs potes. en alcool, en rire, en fille à moitié nue. le combo complet. rien n’était mis de côté. les voir s’ambiancer semblait le plus important. lip qui pense aux autres. c’est beau mais calculé. parce-que ce n’est pas fait sans arrière pensée. tu veux être celui qu’on appelle. le premier. pas l’avant dernier. tu veux toujours être la première pensée de tes potes quand ils ont besoin de quelque chose. peu importe ce que c’est. une soirée arrosée, un sachet de coke, une enveloppe remplie de billets. tu veux être l’homme de la situation. de toutes les situations. tu veux qu’on ait besoin de toi. tu veux prouver au monde entier que t’es là. tu respires, tu prends de la place et que tu dégageras pas de sitôt. alors tu régales. à chaque fois. dans l’excès, la démesure et la décadence. c’est le seul moyen que t’aies trouvé pour exister. ça pourrait être pathétique mais tu ne le vois pas comme ça. rien n’est trop beau, trop grand, trop cher. t’es juste marionnettiste. tu joues. avec chacun d’eux. tu les manipules pour rester au centre de la scène. il est là ton intérêt. toi, ta personne, ton assurance de briller constamment. alors quand ton meilleur pote s’inquiète de ne pas te voir monter dans le taxi, tu te dis que le taf est fait. parce-qu’il a beau être complètement torché, il prend le temps de te demander pourquoi. ta présence qui semble essentielle à cette fin de soirée. même si rien d’extravagant n’arrivera. un simple retour chez soi. un corps qui s’effondre tel un phoque échoué sur un canapé ou un lit. et une longue nuit pour éponger tout cet alcool avalé. pas forcément besoin de lip pour ça. chacun peut se démerder. alors tu prends le temps de lui annoncer que tu as mieux à faire. une façon pour toi de faire comprendre à tout ceux qui veulent l’entendre que toi, tu tiens encore debout, toi, t’es assez raisonné pour aller faire une connerie. parce-que c’est exactement ce que tu vas faire. tu sais pas encore quoi, comment mais tu vas forcément t’emporter. ça te brûle. ça te démange. tu ne peux pas laisser passer ça. son geste, son insolence, son indécence. tu restes bloqué dessus. t’as pas réussi à penser à autre chose. les corps féminins se sont approchés. les rires de tes potes en fond sonore. toi, t’avais juste envie de monter sur scène et lui foutre ton poing dans la gueule. aussi simplement. lui faire comprendre qu’il n’avait rien à faire aussi proche de toi. alors t’attends. derrière le club. une cigarette entre les lèvres. le poing fermé. t’essayes de réfléchir, de comprendre ce que tu fous là, ce que tu comptes faire une fois que tu seras face à lui. et c’est tellement con. une histoire d’ego. juste ça. ta fierté touchée en plein coeur. ce gamin qui ose penser que toi tu apprécies les corps masculins. l’affront ultime. t’es pas une pédale. pas comme lui. alors tu comptes bien lui remettre les idées au clair. ta voix est froide. cinglante même. pas envie d’être poli. il est trop tard pour ça. tu veux pas perdre de temps. et il avance vers toi, bien trop sûr de lui. sans doute pas au courant que tu sais frapper. rapidement et efficacement même. ça t’a valu un petit séjour gratuit derrière les barreaux d’ailleurs. « on peut pas plaire à tout l’monde, faut croire. » ses yeux qui se posent sur toi. furtivement. il baisse le regard dans la seconde. le gamin semble presque… intimidé ? et ça te plait. il se donne une contenance. il se donne un air je m’en foutiste mais les quinze centimètres qui vous séparent sont définitivement à ton avantage. « j'm'en branle, tout ce que j'vois, c'est que t'as quand même bougé ton cul jusque ici, alors p'être que tu veux juste pas l'admettre, que voir un mec à moitié à poil, tu t'en fiches pas tant ? » mais qu’il est con. pas futé pour deux sous le gosse. il croit sincèrement que t’as débarqué ici pour l’embrasser fougueusement et faire un pseudo coming out ? il délire. complètement. à six mille kilomètres de la réalité. réalité bien plus tragique, noire et violente que celle dans laquelle il vascille. « donc quand un mec te repousse, tu prends ça comme des avances ? putain t’as dû t’en prendre des baffes en pensant comme ça. » l’incompréhension sur ton visage. tu te fous de sa gueule. sa manière de penser qui te sidère. il a dû perdre des neurones à force de se déshabiller face à des inconnus. ou alors il est né sans. possible. « t'as même abandonné tes potes pour v'nir me voir, c'est mignon. » son petit air satisfait qui te fout en rogne. il passe devant toi et s’éloigne. quelques mots qui s’échappent de ses lèvres. tu ne fais pas attention. ta main qui attrape son poignet. « ferme la. » que tu grognes. tu ne vas pas te laisser parler comme ça. tu vaux mieux que ça. t’es de la royauté lip. brille. enterre le dans les bas fonds. « mon poing contre ta joue ça n’aura rien de mignon. » que tu lances. une menace que tu comptes bien mettre en application s’il persiste à répondre. qu’il essaye. « rentre toi dans le crâne de ne plus jamais m’approcher, pd. » tu sais pas si tu reviendras dans ce club. mais hors de question que tu te prives à cause de lui. c’est toi qui a le pouvoir. maitre de la situation. maitre de cette ville. ton fric, ta seule arme. « en un claquement de doigts, je pourrais te faire virer donc ne fais pas trop le malin. si tu veux pas finir sur le trottoir, écoute moi bien. la prochaine fois que je viens avec mes potes, tu ne sortiras pas de ta loge. c’est bien clair ? je ne veux pas voir quelqu'un comme toi me pourrir ma soirée. t'es bien trop pathétique. » lip qui fait des leçons morales. on aura tout vu. mais c'est pas pour son bien. juste pour le tien. le garder éloigné de toi pour t'éviter de repartir en taule. le premier coup n'est plus très loin. t'es sur les nerfs. et il a intérêt à vite capituler.

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