chaos and moonlight.

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alma diaz

she has the kind of smile that says "you don't know me and you never will".

nom, prénom(s) ◇ les sonorités langoureuses sous la langue, les chauds rayons de l'astre solaire qui s'échappent d'entre ses lèvres carmins : alma chérit son hispanité comme d'autres leur amour naissant. avec une loyale et irrévocable dévotion. âge, lieu de naissance ◇ l'âge vagabond, les chiffres éphémères la frôlent sans jamais qu'elle ne sourcille, s'inquiète, s'offusque. ça n'a pas d'importance. rien n'a d'importance. alma, elle a l'âge que tu veux qu'elle ait et évoque vaguement des twenty-something avec une légèreté délectable. l'âme n'a pas d'âge, les pensées sont éternelles, alors pourquoi devrait-elle se limiter, se catégoriser ? elle refuse. accorde sa vérité à celle de son interlocuteur. seules ses racines ne mentent pas : l'espagne chatoie dans les intonations, enjôle à chaque souffle. andalouse pure souche, alma est née à grenade la belle endormie, avant de laisser madrid voler son coeur. origines, nationalité ◇ diverses, formant un melting pot charmant sur son épiderme vénéré. une mère latine, espagnole de parents italiens. un père né de l'autre côté de la méditerranée, dans un maroc bouillonnant et coloré. statut civil, orientation ◇ célibataire, ivre des éphémérides. alma s'embrase en un battement de paupière, se consume au premier te quiero susurré beaucoup trop tôt et n'est plus que cendres lorsque l'autre chavire et succombe contre ses chevilles. elle est connue pour être ensorceleuse, de ces sirènes qui laissent entrevoir de divins mirages, offrent tout et entraînent dans les abysses les naufragés. alma ne réfléchit pas. jamais. elle, elle ressent, palpite, enlace les parfaits inconnus et les autres dans ses valses étourdissantes puis décide finalement que danser n'est pas pour elle. elle est sur le fil, séductrice mystique trop désinvolte pour être réellement fatale. elle s'éprend d'un détail, le capture et s'en détache. érotomane inoffensive, elle se plaît à rêver des liaisons qui ne naîtront jamais, des sentiments exaltés qui n'en sont pas. la naïveté en moins. c'est une femme tornade, épuisante pour quiconque rêve de stabilité et de confiance aveugle. elle n'en a pas toujours conscience, capable de déclamer des sublimes sans s'impliquer tout à fait, comédienne émouvante en perpétuelle représentation. ce n'est pas si faute, si la langue anglaise sonne toujours moins authentique, comme une jolie réplique de film. occupation ◇ obscures. alma se rêve artiste aux dessins, aux peintures qui subjuguent ou philosophe extralucide. elle a ce je-ne-sais-quoi (en français dans le texte) suffisant pour la démarquer, le mystère opaque comme un voile autour de sa réalité. mais des esquisses plus que surréalistes et un troisième oeil capable de lire en chaque inconnu ne suffit pas à payer les factures. et c'est tout ce qu'elle demande alma. contemplative, un rien oisive, elle a besoin de sens et à défaut, l'invente et le façonne à son image. pionne au lycée à mi-temps en journée, son travail consiste à bouquiner en paix pendant que la jeunesse trime tout en leur décochant ses regards profonds, compatissants, qui suffisent généralement à les faire filer droit. fille de la nuit, enfant de la lune, c'est dans l'obscurité qu'elle éclot. alors au crépuscule, elle se mue en sirène de bar au red lion, succube de comptoir. alma qui méprise les cases y est à son aise : elle évolue en eaux troubles, loin des étiquettes. phare des âmes esseulées, elle taille au couteau d'élégants tatouages sur les épidermes déjà conquis, prête une oreille attentive aux esseulés qui payent sa compagnie en espérant le septième ciel entre ses cuisses et devient galathée pour les charmer sans être possédée. enfin, elle offre à ceux qui souhaitent un peu de spiritualité le talent qu'elle croit détenir. elle lit l'avenir sans la moindre vision, s'abreuve des infimes détails pour composer une oeuvre à l'aide de ses intuitions farouches. alma est une imposture, affabulatrice fantasque qui n'a même pas conscience d'être une héroïne de papier. mais l'argent rentre, l'énigme attire et sa sensibilité entêtée, enragée, est nourrie. en ville depuis ◇ une poignée de mois. alma a l'âme vagabonde, les poches vides et une valise jamais tout à fait défaite. chez elle partout et nulle part à la fois, elle se laisse guider par ses instincts, vient bousculer les quotidiens avant de laisser un vide démesuré se creuser après son départ. car elle part toujours alma, toujours sur le qui-vive, à l'affût d'un coup de tête ou de coeur, l'aventure qui ceint ses reins. la vérité, c'est qu'elle fuit plus qu'elle ne voyage. occulte en silence les questions sans réponse et se plaît à être ce spectre sans passé ni futur. un être du présent, intimement enraciné à l'instant, connecté jusqu'à ce que la brise la conduise ailleurs. traits de caractères ◇ impalpable illusionniste à la désinvolture affranchie, alma est un mirage dense de paradoxes et de contradictions. aérienne, presque éthérée, elle semble prête à s'évaporer et pourtant. et pourtant elle est aussi terrienne, férocement enracinée à la vie dans sa façon d'en jouir et de ne rien prendre au sérieux, surtout pas elle-même. elle est aussi profondément aquatique, vive et sans attaches, glissant indolemment entre les phalanges de ceux qui cherchent à s'en abreuver. et parfois le feu. l'incendie des cris passionnés et la chaleur réconfortante des flammes. alma a la désinvolture teintée de gravité, une insouciance téméraire qui ne s'autorise aucune candeur. elle diffuse la beauté des invulnérables, ces félins fiers et distants, conscients de leurs avantages. sans en posséder l'arrogance, seulement l'assurance de ceux qui savent. de ceux qui sont allés si loin que rien ne semble pouvoir les heurter à nouveau. alma ne prend pas la vie au sérieux, grain de sable rebelle d'un sablier implacable mais aborde pourtant le tout avec une consciencieuse application. frivole mais passionnée, tendre mais enragée, sincère mais affabulatrice, mystique mais croyante, généreuse mais égoïste, charnelle mais sentimentale, charismatique mais fuyante, taiseuse mais éloquente, fascinante mais lassante, effrontée mais mélancolique, invulnérable mais bancale, alma est un éternel anachronisme, remarquable où qu'elle aille, peu importe sa posture ou ce qu'elle incarne. moins femme que sensations, moins espagnole que souvenirs, elle n'est finalement que sa propre allégorie. groupe ◇ smiling. avatar, crédits ◇ blanca padilla, fayrell.

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✰ BORN TO DIE

i. le secret est son salut. pas pour l'emprise qu'il procure sur autrui, de cela alma se fiche bien, elle qui conserve farouchement son propre passé sans utiliser celui des autres. mais le secret détient tout de même une forme de pouvoir. l'oubli. ne rien évoquer, ne pas se confier, rester évasive sans manipuler a été la clef. la clef pour renaître, mourir puis se réinventer, s'écorcher et faner pour mieux fleurir, comme le printemps, inlassable, vainc l'hiver.
ii. dolores. dans l'encre de ses yeux, aucun hasard possible. la douleur comme destin, matérialisé par un prénom désuet. dolores. malik, amoureux d'une amérique rêvée, fantasmée, faite de paysages bucoliques, de western spaghetti et de filles aux noms fleuris a décelé la beauté dans le tragique. dolly à la place de dolores, le sud des états-unis au lieu de la douleur. mais elle a refusé de s'écarter, de capituler devant la soif de vie de cette enfant, l'optimisme enjoué, démesuré, de ce père aimant. dolores devait souffrir, puisque c'est écrit.
iii. paradis. la chaleur andalouse qui baigne les peaux, l'indolence bruyante, farouchement vivante des espagnols, dolores a ouvert l'ambre de ses prunelles sur un monde enchanté, préservé sans être privilégié. une môme heureuse dans une famille-écrin, personnification d'un bonheur éclatant, humble et authentique. un couple qui s'aime fort, des soeurs aux paumes liées. l'amour comme épée, l'art comme bouclier.
iv. paradis perdu. paloma la poétesse fébrile, fragile, aux mille idées florissantes. paloma qui s'émeut de tout et vibre à l'unisson, ouvre son palpitant trop grand et jamais ne le referme. malik le joaillier passionné aux grands éclats tonitruants, gouaille étourdissante et charisme d'un monarque éternel. malik la décontraction incarnée, qui apaise les craintes et épouse l'humour comme baume au coeur, ironique sans le mordant, comique sans l'absurde. et alba, alba la renversante, celle pour qui dolores est devenue alma, prénom jumeau pour lier son âme à la sienne. petite soeur prodige, muette et belle à en crever, les qualités décuplés et les défauts vacillants, insignifiants. alba sur qui elle devait veiller, alba qui n'aurait dû flancher. alba qu'elle n'a pas su protéger.
v. purgatoire c-a-n-c-e-r. le couperet qui tombe et tranche les fils qui retiennent au bonheur, à l'insouciance. à la putain de vie. papa le calife vainqueur d'al-Ándalus, papa son héros au genou ployé. papà, la vie malgré tout. il se marre de son lit d'hôpital, retient les grimaces de douleur et affirme que tout ira bien. il y croit, les armes affûtées prêtes à repousser l'envahisseur. lui si peu croyant, sauf devant la beauté de l'alhambra, se met à prier des divinités sourdes et aveugles, long gone. il se bat, il éructe, bande les muscles qui fondent sous sa peau ternie et refuse de laisser une once de terrain à l'envahisseur qui s'immisce toujours plus loin. chaque rémission est fêtée comme une victoire prodigieuse, chaque rechute est minimisée, tue. ce n'est rien, murmure-t-on sans y croire. mais le cancer n'a pas dit son dernier mot. l'assaut final bousille les fondations, les bombes déchirent un corps à l'agonie qui refuse de capituler. défaillance respiratoire. coma artificiel. tant de mots barbares pour annoncer une triste et inéluctable fin. les paupières qui tressautent faiblement comme dernier signe de vie. il ne reste rien de la malice et des mots d'or. juste un corps de cire et un crâne à nu. et à mesure que malik s'éteint, paloma s'étiole, liée à son âme soeur par des fils invisibles. son corps gracile se fait menu et son esprit fragile, fantasque, s'étiole. il paraît que l'on peut mourir de chagrin, littéralement. alors dans ce cas-là, paloma s'est suicidée. elle est rentrée en elle-même et a fini par s'y perdre, prisonnière volontaire d'un navire en détresse, un cerveau qui chavire aux nébuleuses labyrinthiques. et pour sauver ce qui peut encore l'être de sa tendre mère, une adolescente au coeur brisé se remémore un ancienne promesse comme un mantra. ou comme une malédiction. elle aide papa à partir, dans le flou de ses larmes, le coeur sabordé mais les paumes qui ne flanchent pas. dolores écrase un oreiller sur le visage aimé et offre une cantique comme dernier voyage. supplie ce dieu si peu miséricordieux de dérouler le plus flamboyant des tapis rouges pour cette âme magnifique dont il la prive.
v. enfer. la descente qui n'en finit pas, sans chute en point final. maman est partie, maman a pété les plombs, disjoncté, maman s'est sabordé, elle a démissionné. elle perd le fil, s'écroule à l'enterrement, hurle comme si elle n'allait jamais cesser de crier, de dégueuler sa souffrance impudique à la terre entière. pour l'empêcher de tourner droit à nouveau alors que son orbite à elle n'est plus. dolores claquemure sa douleur aux confins de son prénom et porte à bout de bras sa famille épuisée. alba sombre en silence et paloma n'a plus rien. plus son pilier, son phare, plus son éditeur qui a détaillé ses vers avec une forme morbide de curiosité. la psychiatrie achève sa macabre crucifixion : démence. insulte à sa créativité débridée, à ses recueils encensés. les filles refusent de l'institutionnaliser, espèrent une lente remontée après l'apnée. une partie de l'argent de papà sert à sauver cette femme perdue de l'asphyxie alors que dolly étouffe elle aussi, dans cet univers trop sombre et étroit.
vi. malin. leur lucifer se nomme alvaro. infirmier en psychiatrie recruté pour les épauler, il est parfait sur papier. mais l'homme charmant se révèle à mesure qu'il déploie ses griffes à l'intérieur de ce foyer fragile, déjà à terre. sa violence contenue et son emprise poisseuse sur paloma deviennent visibles lorsqu'il est trop tard pour reculer, lorsque leurs destins sont déjà liés. l'impuissance devient un quotidien, l'ignorance une arme. alba et dolores prétendent qu'il n'est pas là, se plaisent à enrager cet ego affamé. leur refuge se mue en ville assiegée et dolly s'enfuit. elle capitule, choisit madrid pour respirer à nouveau et débute le lent apprentissage de redevenir elle-même, de se retrouver sous le masque du deuil, de la souffrance et de l'inquiétante angoisse.
vii. alba. mais pendant que dolores fleurit à nouveau et s'abreuve de la frénésie madrilène, alba reste prisonnière de sa tragédie et s'apprête à goûter à leur inéluctable fin. alba le trésor inestimable de la famille, la préférée. alba si belle et vulnérable, lunaire comme paloma et bien incapable de crier lorsqu'il pénètre dans sa chambre à la nuit tombée. alba qui frôle les murs, fond à vue d'oeil et meurt à petit feu. alba qui aimerait l'écrire, le dénoncer, se défendre. mais elle a peur de ce qu'il ferait à maman, elle a honte, elle ne sait plus vers qui se tourner. lorsqu'elle écrit un texto fébrile à dolly, sa lettre est déjà envoyée. mais malgré le poids de sa corde à sauter d'enfant autour de la nuque, elle conserve un infime espoir. se raccroche à la vie, tout en se préparant à l'inverse. cinq minutes. si dolores répond, tout n'est pas perdu. les trois cent secondes les plus longues de toute son existence, brouillées par les sanglots le long de ses joues et la lueur blafarde du téléphone entre ses doigts, contre son coeur fébrile. dolly ? une interrogation banale restée sans réponse. pendant sept minutes. elle est encore consciente lorsque son portable vibre au loin sur son lit et qu'elle est à l'agonie. elle pensait que cela serait rapide, mais c'est d'une violence aigüe. elle regrette, alba, mais il est déjà trop tard. et tandis qu'elle lutte inutilement contre la mort, dolores s'affiche sur son écran. la douleur, toujours.

“Pienso que todo es una cuestión de amor; cuanto más amas a un recuerdo, más fuerte y extraño es”

viii. l'art et... depuis toute petite, dolores dessine, dolores peint, dolores gribouille et contemple chaque pièce de musée avec un mélange d'admiration et de tristesse à l'idée de ne pas l'avoir produite. elle aime la liberté de la toile et la gouache, apprécie le grain de papier contre son fusain. elle n'est pas difficile, tatoue même les épidermes depuis peu, d'un style élégant, soigné et minimaliste. le dessin, la peinture, sont un exutoire, une façon de décrire ce qu'elle ne dira jamais. ça l'a sauvée, quand papa mourait sur un lit d'hôpital. ça lui a permis de garder la tête hors de l'eau et de secourir les siens, de supporter alvaro, de divertir alba, à l'enfance. distraction essentielle, besoin vital, il ne se passe pas une journée sans qu'alma ne dessine, elle pour qui les arabesques de poignet sont aussi essentielles à son organisme que l'air qu'elle respire.
ix. ...la religion malgré une attirance profonde pour l'occulte, le mystique, l'ésotérique, le tarot et les cristaux, les lignes de la main et l'inexplicable, elle a trop baigné dans la spiritualité pour ne pas croire à quelque chose. élevée au berceau des cultures, dolores s'est saisi du meilleur de l'orient et de l'occident pour bricoler sa foi. baptisée selon les souhaits d'une paloma très pieuse, elle ne sait pourtant pas réellement où va son allégeance et aspire à un dieu unique, la réunification des croyants. désireux de la voir s'épanouir, se construire librement, malik et paloma lui avaient offert la bible, le coran, le talmud, de quoi affûter ses perceptions en plus de sa curiosité intellectuelle. malgré la destruction de sa famille, malgré la douleur constante et l'évaporation comme seul remède, alma croit toujours. elle croit plus encore que dolly. comme si la mort la forçait à espérer un après meilleur, des retrouvailles, un but à cette terrible tragédie. car si dieu n'écoute pas, ne voit rien, n'agit pas, peut-être qu'il accueille et cela serait suffisant...
x. alma elle ne possède aucun diplôme, son parcours académique ayant brutalement été stoppé après deux années. désireuse d'apprendre, avide de tout, elle a le chic pour pénétrer les amphis et se nourrir d'un cours ou deux, au hasard. à l'aveugle. alma connaît les universités de toutes les villes qui l'ont accueillie, même brièvement et répète religieusement ce rituel. // elle n'est pas matérialiste. sa vie entière, délestée de possessions ou presque, entre dans une valise. de friperies en boutiques de seconde main, elle achète et se déleste de ses fringues et consomme peu. son goût pour les vêtements d'un autre temps, plus ajustés, plus travaillés, renforce encore l'aura qui la baigne. ce dont elle ne se sépare jamais ? ses cristaux et autres reliques de voyante de pacotille et ses bijoux précieux, créations paternelles, reliques d'un autre temps. du temps heureux. elle porte toujours autour de sa nuque un pendentif ayant appartenu à alma, volé à sa cou abîmé. // alma n'a jamais passé son permis. contemplative, elle préfère marcher ou se perdre de gare en gare. un de ses rituels ? acheter un vélo d'occasion, où qu'elle aille. elle le pare toujours des mêmes fioritures et lui donne le même nom, comme une continuité. un autre de ses rituels. // sa façon d'être insaisissable, difficile à cerner, impossible à comprendre agace. ses lourds silences ou sa façon d'éluder les confidences également. on la pense souvent seulement légère, d'une désinvolture de cinéma indépendant. c'est le cas, alma essaye de vivre comme son père le faisait avant elle : en acceptant que la vie n'était qu'un jeu qu'il ne fallait pas prendre au sérieux, puisque la partie était de toute manière truquée par une défaite finale connue d'avance. mais ce n'est pas l'unique raison. elle a des années de presque mort à rattraper, à combler, et surtout tout un passé à reléguer aux oubliettes pour ne pas en crever. alma n'est pas seulement une menteuse, une tragédienne, une affabulatrice, une petite maligne, une sorcière ou une artiste. elle est schizophrène en contrôle, entre un passé à occulter et un présent à réinventer. // lucide, fine observatrice, alma est de ceux qui écoutent religieusement au lieu d'attendre leur tour pour s'exprimer. excellent juge de la nature humaine, elle a développé un sixième sens, une faculté à cerner autrui et à lire dans le langage non verbale les données manquantes. c'est de ce don, qu'elle se sert au red lion, seule escort à ne pas écarter les cuisses contre du pognon. elle offre sa compagnie, oui. et c'est le plus important. elle a compris que ces hommes-là ne sont pas nécessairement en quête de sexe, mais d'intimité, de ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs, eux qui crèvent de solitude. il suffit de les écouter vraiment. de les flatter. de les comprendre. de laisser sa langue dérouler les paroles qu'ils rêvent d'entendre. c'est facile et alma se nourrit des histoires qu'elle récolte, insuffle parfois ses récits de cette réalité tronquée volée à d'autres. // de son passé fissuré, elle en conserve une aisance avec les langues. l'arabe de papa, l'italien (ou plutôt, le napolitain) de maman, la langue des signes d'alba. l'anglais de tous. et les bases recueillies au détour d'une classe ou d'un voyage. si elle n'est pas connue pour ses longues tirades, son aisance linguistique l'aide à choisir soigneusement ses mots, de quoi s'exprimer avec une totale concision. // mystique, un rien directe, elle a cette façon de désarçonner. de prononcer à voix haute ce que les autres taisent, d'insister sur les détails infimes que personne ne remarque. alma, elle peut affirmer à un parfait inconnu qu'elle a très envie de lui faire l'amour ou faire remarquer à une fille aux yeux rougis qu'elle a pleuré, alors même qu'elle lutte pour le dissimuler. sa façon de le déclamer, le timbre chaud, mélodieux mais empreint d'une certaine gravité, a de quoi surprendre. intimider. plaire ou déplaire. // alma souffre d'insomnie depuis des années. elle dort peu, en pointillés, seulement sur le matin. la nuit est créatrice, séductrice, parfois teintée de remords et d'une peine venue des tréfonds de son âme. mais généralement, le manque de sommeil ne la tiraille pas, son organisme s'est habitué à ce repos frugal. // on évoque les daddy issues pour ces gamines construites sans figure paternelle mais alma, qui a eu le meilleur d'entre eux, le cherche dans toutes ses relations, chacune de ses errances. pour ce qu'il était mais sans doute pour ce qu'il représentait : un foyer, une maison, un tout. ce sentiment profond d'appartenance qui lui manque depuis. alma recherche sans doute la jonction entre qui elle était et ce qu'elle devient, une elle-même plus équilibrée, plus authentique. mais ce qu'elle appose sur l'autre en filigrane ne fonctionne jamais, illusion bien vite balayée par les flots. car qui peut se targuer d'être ce tout renversant ? qui peut dissimuler en son sein l'humour et la profondeur, la légèreté et la complexité, l'art et la spiritualité ?

✰ YOUNG AND BEAUTIFUL

pseudo, prénom / dreamcatcher âge / le même qu'alma. localisation / fr. où avez vous trouver le forum / la faiblesse me l'a soufflé à l'oreille et j'ai lutté. un peu. présence / aléatoire, mais je rp court donc ça devrait le faire. avis et plus / t o u t ce que j'aime, chapeau bas. personnage / inventé

Code:: <pris>BLANCA PADILLA</pris> ⟡ <pse>@"alma diaz"</pse>

le reste arrive très vite.
je suis plutôt à fond pour les liens avec les personnes déjà présentes, du coup n'hésitez pas.
au passage, si y a une coloc à combler ou juste à créer, je suis votre meuf. chaos and moonlight. 3354345567

Dernière édition par Alma Diaz le Dim 10 Fév - 20:01, édité 35 fois

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she was beautifully out of place. sometimes i believe she intended to be, like the moon during the day.

requiem in d minor, k.626, mozart.

ses semelles sont terriblement lourdes, aimantées aux sables mouvants qui s'ouvrent au sol pour l'avaler.
chaque pas lui coûte, sollicite des muscles et des os en mutinerie, qui rejettent l'inéluctable.
dolores ne peut pas et pourtant elle doit. pour honorer une promesse, un serment sacré à ne pas bafouer, la dernière requête d'un père désireux de graver les souvenirs heureux et de balayer les autres. tiraillé entre douleur et morphine, il avait réclamé la seule chose qu'elle souhaitait lui refuser. l'aider à partir.

si je ne suis plus conscient, c'est que je suis déjà parti. les mots résonnent à mesure que son myocarde à l'agonie tremble de tétanie, d'impuissance.
dolores ne peut pas et pourtant elle doit. elle n'a pas le droit de ployer, de laisser papa crever à petit feu dans un mouroir, assisté par les cliquetis incessants de machines inhumaines, dans un coma qui le suivra jusqu'à la fin. paloma et alba ont déserté la chambre pour la cafétéria indigeste, là où les familles se reconnaissent, échangent détresse et compassion. "je vous rejoins tout de suite, je passe aux toilettes." on a vu mensonge plus grandiose. plus glorieux. mais rarement mensonge plus authentique, dolly au ventre noué, dolly à la gorge ravagée, à la nausée persistante qui menace de noyer le monde entier.

penchée sur le linceul grimé en lit d'hôpital, dolores s'abreuve une dernière fois du visage chéri, tant aimé, qu'elle ne reconnaît presque plus. la peau mordorée terne et cireuse, les os saillants menaçant de crever les pommettes, les lèvres sèches, fissurées, désespérément molles. les paupières closes aux cils clairsemés, rares soldats triomphants mais vaincus d'une drôle de guerre.
il ne lui ressemble plus, ce navire à lui pour toute la vie. et pourtant, il est lui, elle le sait, son coeur le sait, son corps le sait et l'amour infini qui ondoie est toujours aussi brûlant, aussi fort et limpide.
et ça fait un mal de chien.
"s'il vous plaît, faites qu'il se réveille. je ne demande même pas qu'il soit guéri, juste conscient. je ferais n'importe quoi. n'importe quoi t'entends ? tout ce que tu voudras. on peut même échanger... je préférerais." agenouillée près de son bras émacié, traversé de fils, les mains jointes, dolores n'arrive pas à prier. à respecter cet être omniscient qui a décidé d'arracher à sa vie toute saveur. elle le tutoie, marchande sans savoir à qui s'adresse ce pacte. peu importe, elle cherche un miracle et perd la raison qui rattache au sol.
derrière le voile de ses larmes enragées, ce n'est pas la tristesse qui domine : celle-ci est déjà conquistador depuis plus d'un an. c'est la colère, une colère sourde face à cette injustice viscérale, amère car déjà teintée de résignation.

il n'y a qu'une seule issue.
la mort de celui qui était la vie.
des larmes glissent distraitement sur la peau déjà froide, brouillent sa vision et les tâches sur l'épiderme de papa. mais le pouvoir magique, organique, des sanglots ne fonctionne pas. pas de jolie symphonie, pas de miracle, rien d'autre que les bips électroniques et ses gémissements rauques, étouffés, primitifs. dignes d'un animal blessé.
"je t'aimerai toujours." son timbre cendré tremble trop sous la pudeur pour le reste. la déclaration se mure à l'intérieur, s'épanouit dans les silences et pénètre jusqu'à lui, de ça dolores est convaincue. et lorsqu'elle a apposé le point final à cet adieu déchirant, c'est à dieu qu'elle s'en remet. dieu qu'elle respecte si peu, dieu qu'elle enguirlande de lui voler son père, dieu avec qui elle négocie, réclame un tapis rouge, un accueil en grandes pompes, du bonheur et seulement du bonheur pour toute l'éternité.
et finalement, elle se relève. loin d'être apaisée mais résignée.
si dolores meurt à petit feu, elle reste digne lorsque ses lèvres rejoignent la rigidité tiède des tempes de son père.

et ses mains ne tremblent pas, lorsqu'elles offrent ce dernier cadeau.

suite n°3 in d major, bach

maman,
je ne sais pas si tu liras cette lettre, si tu en es capable ou s'il la réduira en morceaux avant qu'elle ne te parvienne.
je suis venue te dire au revoir mais je n'y arrive pas. j'ai l'impression que j'ai déjà fait mes adieux à ma mère depuis déjà des années, peut-être trois. peut-être depuis la mort de papa.
je suis désolée de t'abandonner mais sache que j'ai essayé. j'ai essayé de toutes mes forces mais tu es partie trop loin pour que je puisse venir te chercher.
je sais que tu ne comprendras pas pourquoi l'hôpital, après tout ce temps. sache que je le fais pour toi. parce qu'alvaro doit payer et qu'il ne sera plus là pour veiller sur toi. j'ai porté plainte, avec la lettre d'alba.

...
...

maman,
alba est morte et c'est sa faute. c'est la faute de ton connard de nouveau mari et si je reste en espagne une seconde de plus, je le tuerais. je te jure que je le ferais.
alba est morte et c'est ta faute. c'est ta faute parce que tu aurais dû nous protéger, pas l'inverse. c'est ta faute parce que tu nous as abandonné, parce que tu t'es laissée crever sans avoir le courage de tes convictions.
sans avoir le courage d'alba.
alba est morte et c'est ma faute. j'aurais dû déceler ce que personne ne voyait, j'aurais jamais dû l'abandonner en me disant qu'elle me rejoindrait après le lycée. j'aurais dû être là.

...
...

maman,
tu n'as désormais plus de filles.
je suis désolée mais je vais me suicider.
pas comme alba.
mais pour renaître.
j'ai besoin de vivre, d'être forte comme papa, de m'écorcher vif pour me libérer de toutes ces couches de tragédie, du cauchemar éveillé qui dure depuis quoi, quatre ans maintenant ?
je ne peux plus continuer comme ça, à porter le poids des morts et des vivants à faire semblant.
j'ai besoin de tout effacer, de recommencer, de prétendre jusqu'à y croire.
dolores hamad est morte. tu n'es plus sa mère.
je ne sais même pas si tu comprendras tout ça, si tu te souviendras de moi au moment de lire cette lettre, mais sache que je prendrai de tes nouvelles. que je payerai toujours l'hôpital.
peut-être que je viendrais, quelques fois.
quand je t'aurais pardonnée.

...
...

~~maman,~~

et la valise qui se referme sur trois fois rien.
le poids d'une nouvelle vie et une détermination enragée.
"un billet pour le prochain vol s'il vous plaît."
"quelle destination mademoiselle ?"
"peu importe, quelque part c'est suffisant."
et ainsi débuta la renaissance, une longue remontée à la surface au gré des rencontres, des voyages, de ce qu’elle offre et prend en retour.

honte sur moi d'avoir évité une telle merveille.
une plume exquise. qui ramolie mes genoux. qui fait dérouter les battements de mon coeur dans sa perfection.
c'est beau. c'est doux. c'est mystérieux.
j'suis p't'être amoureux.
t'es belle en plus.
sacrilège.

bienvenue chaos and moonlight. 81750276

cette belle bouille chaos and moonlight. 2044406910

avec une très belle plume, qui plus est chaos and moonlight. 639114214

bienvenue sur le forum, bon courage pour la suite de ta fiche chaos and moonlight. 2817905847

Bienvenue

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elle est déjà belle et je l'aime beaucoup chaos and moonlight. 2675475702

ravie que t'es choisie le red lion beauté chaos and moonlight. 4216861866

bienvenue parmi nous et si tu as des questions, tu connais déjà le chemin chaos and moonlight. 1042000036

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pionne au lycée, je suis sûre qu'on pourra trouver un truc chaos and moonlight. 1077740477

bienvenue parmi nous ma jolie chaos and moonlight. 1077740477

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bienvenue par ici chaos and moonlight. 2044406910

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Bienvenue parmi nous ! chaos and moonlight. 1042000036

bienvenue chez toi,
bon courage pour ta fiche.

blanca, mi amor. chaos and moonlight. 917707445

j'aime déjà ce que je lis.
elle est belle.
bienvenue. chaos and moonlight. 2044406910

blanca, cette beauté! j’ai failli la prendre en plus! chaos and moonlight. 639114214

et cette plume! tu es parfaite!
bienvenue et bon courage pour ta fiche! chaos and moonlight. 695416500

Arrêtons nous juste deux secondes sur ce pseudo parfait chaos and moonlight. 1798886947

J'adore ce que je lis, j'ai hâte de voir la suite chaos and moonlight. 2044406910

Bienvenue dans le coin jolie chose chaos and moonlight. 695416500

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@wolfgang brock ah ouais évité carrément ? t'as de la chance que moi je sois déjà amoureuse, mi amor. chaos and moonlight. 81750276

merci pour cet accueil au poil, chaos and moonlight. 716869765

@daisy walton la. plus. belle. j'espère être à ta hauteur cariña, je réponds asap à ton mp (parce que je suis déjà conquise, obvi) chaos and moonlight. 2044406910

@eryn dawson, @loam filipps, @blake richards, @dimitri brock merci beaucoup de votre accueil les chatons chaos and moonlight. 1077740477

@arthur ridley écoute, le red lion avait some solid arguments chaos and moonlight. 2817905847

ravie d'être très bientôt des vôtres, merci baby chaos and moonlight. 1164799451

@ophelia gallagher mais tellement, ophe est si belle et poétique. j'avais craqué pour le pré-lien mais j'ai littéralement fondu devant ton interprétation et ta plume alors plz, on se trouve ce que tu veux quand tu veux bb. chaos and moonlight. 3354345567

@isilda cohle eiza, la bombe humaine. chaos and moonlight. 2675475702

merci merci merci chaos and moonlight. 1798886947

@brandi lennon alors la coïncidence est folle parce que charleen était très haut placé sur ma short list avant de mater le bottin. si ça c'est pas un signe du destin qui implique nécessairement un lien, je ne sais pas ce que c'est. chaos and moonlight. 504506027

merci chiquita chaos and moonlight. 2044406910

@richie mercury merci chaton chaos and moonlight. 1798886947

moi c'est devant cet avatar que je fonds, il est sublime. j'espère que la suite te décevra moins que le pseudo vu que, spoiler alert, ce n'est pas vraiment son prénom. chaos and moonlight. 3540335780

bienvenue beauté.
si ta jolie sirène a besoin de compagnie la nuit, tu peux compter ash dans ses filets

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@alma diaz oh t'es vraiment adorable merci chaos and moonlight. 2675475702

avec plaisir, vraiment, tout ce que tu veux chaos and moonlight. 1798886947

avec plaisir pour un lien! chaos and moonlight. 1937153908

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wouah.
tellement belle.
la gueule et la plume.
bienvenue chez toi, hésite pas si t'as des questions chaos and moonlight. 2044406910

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@ash filipps avec cette belle gueule, on se noie dans les nuits fauves quand tu veux. chaos and moonlight. 2817905847

@saul ledger wow. le compliment, merci merci chaos and moonlight. 1798886947

je suis fascinée par le combo avatar+sign que t'affiches, qu'on se le dise. chaos and moonlight. 2044406910

po
po
PO
PO
PO
POOO

non mais woa.
tout est sublime, j'ai lu que quelques lignes pour le moment,
mais je vais clairement tout finir ce soir
que de beaux choix, réserve-moi un lien pcq juste
je suis sous le charme de tes jolis mots

bienvenue chez toi amor

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@bernie trevino mais wtf, j'suis pas prête pour la beauté de cet accueil, ok ? chaos and moonlight. 81750276

laisse-moi hyperventiler dans mon coin le temps de m'en remettre et je t'offre tout ce que tu veux et même plus encore. chaos and moonlight. 639114214

merci

attends, tu parles de ma fiche, mais t'as vu la tienne??
tes mots, c'est si doux, si beau
et j'ai même pas fini, mais j'en peux déjà plus
la bienvenue ,
garde-moi un lien parce que c'est mort, jte laisse pas filer sans en avoir

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@elias faulkner euh venant de toi comment dire ??? je suis le décès. chaos and moonlight. 639114214

j'te garde tout ce que tu veux chaos and moonlight. 2044406910

, tant que ça n'implique pas de m'abîmer le minois n'est-ce pas chaos and moonlight. 4065355497

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bravo, t'es validé(e) !

chaos and moonlight. Tumblr_pidhtpC7IX1x2u42yo4_250

tellement parfaite et tu sais que je l'aimais déjà beaucoup rien que par mp chaos and moonlight. 1077740477

j'te valide avec grand plaisir chaos and moonlight. 1042000036

Tu as passé la difficile épreuve de la fiche de présentation et te voilà enfin dans les rangs de Murphy's Law. Pour bien commencer ton aventure parmi nous, il faut que tu commences par te recencer. Etape obligatoire à ne pas louper. Tu peux déjà te créer un scénario ou alors un prélien, c'est comme tu veux. Nous espérons que tu as déjà lu le règlement, si ce n'est pas le cas, nous te conseillons vivement d'en prendre part. Tu peux aussi créer le téléphone de ton personnage ainsi que son instagram, pour les plus frileux des réseaux sociaux. N'oublie pas de remplir tous les champs de ton profil. Mais surtout, n'oublie pas de t'amuser et nous espérons que ton séjour sur le forum sera des plus heureux

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miiiih merci chaton ! chaos and moonlight. 1798886947

repose-toi bien pour vaincre ta vilaine grippe, hâte d’ecrire avec toi chaos and moonlight. 1042000036